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une haie de dix Anges céroféraires, puis sur le 2e, la parabole des Vierges sages et des Vierges folles ; sur le 3e, la traduction de la Psychomachie ou le combat des Vertus et des Vices ; sur le 4e, douze Reines incorporant les douze fruits de l’Esprit ; maintenant arrêtons-nous devant la nervure qui borde la voûte même du porche et admirez les adorables statuettes qui nous décrivent les occupations de la Vie contempaltive et de la Vie active.

A gauche, la Vie active, conçue sous les traits de la femme forte du dernier chapitre des Proverbes. Elle lave la laine dans une cuve — la peigne — tille le lin dont elle brise les tiges — le ratisse — le file en quenouille — le met en écheveau.

A droite, la Vie contemplative : une femme prie, tenant un livre clos — elle l’ouvre — le lit — le ferme et médite — enseigne — entre en extase.

Enfin, ici, dans cette dernière moulure, qui longe extérieurement l’arcade du porche, et qui est la plus rapprochée de nous, la plus visible, quatorze statues, de Reines, appuyées sur des boucliers armoriés et portant autrefois des étendards. On a longtemps discuté sur le sens de ces figurines, surtout sur la seconde, à gauche, qui est désignée par cette inscription, gravée dans la pierre, « Libertas ». Didron y a vu les Vertus domestiques et les Vertus civiles ou sociales, mais la question a été définitivement tranchée par la symboliste la plus érudite et la plus perspicace de notre temps, par Mme Félicie d’Ayzac, qui, dans une très nutritive brochure, parue en 1843, sur ces statues et sur les animaux du Tétramorphe, a péremptoirement démontré que ces