Page:Huysmans - La Cathédrale, 1915.djvu/326

Cette page n’a pas encore été corrigée

la tâter, hésite avant de la céder au meilleur prix. Quelle différence avec le Saint Jean !

— Le tympan de la porte ne nous séduira guère, reprit l’abbé. La mort de Marie, son Assomption, son couronnement, sont plus curieux à lire dans la Légende dorée que dans ces bas-reliefs qui n’en sont qu’une traduction abrégée.

Allons à la baie latérale de gauche.

Celle-là est mutilée, dans un déplorable état, toute en ruine. La plupart des grandes pièces ont disparu. Il y avait, paraît-il, ainsi qu’à Paris, sur le portail Royal, et à Reims, sur le portail du Sud, les figures de l’Eglise et de la Synagogue ; puis Lia et Rachel, la Vie active et la Vie contemplative, dont nous lirons les épisodes notés dans la voussure.

Parmi les personnages qui restent, ces trois, la Vierge, Sainte Elisabeth et Daniel sont considérés tels que des chefs-d’œuvre.

— C’est beaucoup dire, s’écria Durtal ; ils sont maussades, drapés d’une façon froide ; l’agencement de leurs robes est celui des peplums grecs ; ils ont déjà un vague fumet de Renaissance.

— Si vous voulez, mais ce qui est surtout prenant, ce sont les idées exprimées par les filets en arc tiers point de la baie. Quant au tympan même qui arbore la naissance de Jésus, le réveil des bergers de Bethléem, le songe et l’adoration des Mages, il est détrité et rongé par le temps ; il n’est pas d’ailleurs d’un art qui nous angoisse !

Mais suivez bien les ogives des voussures, ces quatre cordons d’images qui les dessinent. D’abord là, sur le 1er,