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Enfin, pour parfaire la série des Patriarches et des Prophètes, vous pouvez voir là, dans les angles rentrants des pilastres, deux statues placées en pendant, de chaque côté de la porte, Elie de Thesbé et Elysée, son disciple.

Le premier diagnostique l’Ascension du Rédempteur par son enlèvement, en plein ciel, sur un char de feu ; le second, Jésus ressuscitant et sauvant l’humanité en la personne du fils de la Sunamite.

— Il n’y a pas à dire, murmura Durtal qui réfléchissait : les textes messianiques sont confondants. Toute l’argumentation des rabbins, des protestants, des libres-penseurs, toutes les recherches des ingénieurs de l’Allemagne pour trouver une fissure, et saper le vieux roc de l’Eglise, sont demeurées vaines. Il y a là une telle évidence, une telle certitude, une telle démonstration de la vérité, un si indestructible bloc, qu’il faut vraiment être atteint d’amaurose spirituelle, pour oser le nier.

— Oui, et pour qu’il n’y ait pas d’erreur, pour qu’il ne soit pas possible d’alléguer quer les textes inspirés sont postérieurs à la venue du Messie qu’ils annoncent, pour prouver qu’ils n’ont été, ni inventés, ni retouchés après coup, Dieu a voulu qu’ils fussent traduits en grec, dans la Version des Septante, répandus, connus dans le monde entier plus de 250 années avant la naissance du Christ !

— En supposant, par impossible, que les Evangiles disparaissent, l’on pourrait, n’est-ce pas, les reconstituer, narrer en abrégé l’existence du Sauveur qu’ils racontent, rien qu’en consultant les révélations messianiques des Prophéties ?

— Sans aucun doute, car enfin, on ne saurait trop