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par la lâcheté de ses fils, reléguée dans un rancart ; tous les grands mouvements qui se succédèrent dans cet âge, le romantisme, le naturalisme, avaient été faits sans Elle ou contre Elle.

Il avait sufi qu’une œuvre ne se contentât plus de raconter de simples historiettes ou d’aimables mensonges se terminant par des conclusions de vertu récompensée et de vice puni, pour qu’aussitôt la pudeur de la bedeaudaille se mît à braire !

Le jour où cette forme, si souple et si large, de l’art moderne, le roman, aborda les scènes de la vie réelle, dévida le jeu des passions, devint une étude de psychologie, une école d’analyse, ce fut le recul de l’armée des dévots sur toute la ligne. le parti catholique, qui paraissait mieux préparé que tout autre pour lutter sur ce terrain que la théologie avait longuement exploré, se replia en désordre, se bornant, pour assurer sa retraite, à faire canarder, avec les vieilles arquebuses à rouets de ses troupes, les œuvres qu’il n’avait ni inspirées, ni conçues.

En retard de plusieurs ères, n’ayant pas suivi, à travers les siècles, l’évolution du style, il tourna au rustre qui sait à peine lire, n’entendit plus que la moitié des vocables dont les écrivains se servaient, se mua, disons le mot, en un camp d’illettrés ; incapable de discerner le mauvais du bon, il engloba dans la même réprobation les ordures de la pornographie et les œuvres de l’art ; bref, il finit par lâcher de telles gaffes, par débiter de si monstrueuses sottises, qu’il tomba dans le plus parfait discrédit et ne compta plus.

Il eût été si facile pourtant de travailler, de tâcher de