« Mon Dieu et ma miséricorde, je suis confus de te prier par vergogne de ma mauvaise conscience… donne à mes yeux fontaine de larmes et à mes mains largesses d’aumônes… donne-moi foi convéniente, espérance et continuelle charité… Sire, tu n’as horreur d’aucun, sinon du fou qui te nie… ô mon Dieu, don de mon salut et mon receveur, j’ai péché et tu l’as souffert ! »
Et, tournant encore quelques feuillets, il arrivait à la fin du volume, à certains textes recueillis par M. de la Brière, entre autres à des pensées sur l’Eucharistie, tirées d’un manuscrit du XVe siècle.
« Cette viande ne s’assimile pas à chacun ; il y en a qui ne la mâchent point mais qui l’engloutissent à la hâte. On y doit mordre au plus profond que l’on peut, des dents de l’entendement, pour que la suavité de sa saveur en soit exprimée au dehors et qu’en sorte la saveur. Vous avez entendu dire que, dans la nature, ce qui mieux est trituré, mieux nourrit ; la trituration des dents, ce sont les profondes et aiguës méditations sur le Sacrement lui-même. »
Puis, après avoir expliqué le sens personnel de chaque dent, l’auteur ajoutait à propos de la quinzième, « que le Sacrement est à l’autel non seulement comme viande pour nous saouler et nous resaouler, mais, qui plus est, pour nous déifier. »
Seigneur, murmura Durtal, en fermant le livre, Seigneur, si l’on se permettait maintenant d’user de comparaisons aussi matérielles, d’expressions aussi réalistes, pour parler de votre suradorable Corps, quelles clabauderies ce serait dans le clan des épiciers du Temple et dans le bataillon sacré des dévotes qui ont des prie-Dieu