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roses grimpantes, bordant un parterre d’anémones rouges et blanches, liséré lui-même par le vert discret des résédas. Ajoutons encore pour varier, en les entremêlant, ces simulacres de l’humilité, le liseron, la violette, l’hysope et nous pourrons façonner des corbeilles dont le sens s’accorde avec les parfaites vertus de notre Mère.

Maintenant, dit-il, en désignant avec sa baguette le dessin de la nef tracée sur la terre, voici l’autel, surmonté de pampres rouges, de raisins bleus ou nacrés, de gerbes d’épis d’or ; ah ! il faudrait pourtant ériger une Croix sur l’autel…

— Ce n’est pas difficile, répondit l’abbé Gévresin ; depuis la graine de moutarde que tous les symbolistes envisagent ainsi que l’une des figures du Christ, jusqu’au sycomore et aux térébinthes, vous avez de la marge ; vous pouvez donc dresser, à votre choix, une croisette de rien ou un crucifix gigantesque.

— Là, reprit Durtal, tout le long des travées où surgissent les trèfles, des fleurs différentes jaillissent du sol, selon les Saints auxquels elles correspondent ; ici, la chapelle de Notre-Dame des Sept Douleurs, reconnaissable à la fleur de la Passion épanouie sur sa tige sarmenteuse et munie de vrilles ; et le fond est une haie de roseaux et de rhamnus aux douloureuses acceptions mitigées par la pitié des myrtes.

Là encore, la sacristie où sourit, sur ses légers corymbes, la fleur du bleu doux des lins, les touffes floribondes des liserons et des campanules, les grands soleils, puis encore, s’il vous plaisait, un palmier, car il me revient que la sœur Emmerich fait de cet arbre le