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plus dans les années du Moyen Age que dans les nôtres. L’on peut même dire qu’elle remonte plus haut dans les temps, qu’elle est plus ancienne, car, de fait, elle fut la contemporaine du Christ dont elle suit la vie, pas à pas, dans ses livres.

Ses idées sur les symboles ne sauraient donc être écartées ; pour moi, elles ont une autorité égale à celles de Sainte Mechtilde qui naquit pourtant dans la première moitié du XIIIe siècle !

Et en effet, la source où elles puisèrent, l’une et l’autre, est identique. Or, qu’est-ce que l’espace, le passé, le présent quand il s’agit de Dieu ? — elles étaient des tamis par lesquels se blutaient ses grâces ; dès lors, que ces instruments datent d’hier ou d’aujourd’hui, peu me chaut ! la parole de Notre Seigneur est au-dessus des ères ; son inspiration souffle où et quand Il veut ; est-ce vrai ?

— J’en conviens.

— Avec tout cela, vous ne songez pas pour vos constructions à l’iris que ma bonne Jeanne de Matel considère comme un emblème de la paix.

— Nous la placerons, nous la placerons, Madame Bavoil ; au reste, il est encore une plante qu’il convient de ne pas omettre, le trèfle, car les sculpteurs l’ont semé à foison, dans leurs champs de pierres, le trèfle qui est, ainsi que le fruit de l’amandier dont les auréoles divines prennent la forme, le symbole de la Trinité Sainte.

Si nous récapitulions ?

Au fond de la nef, dans la conque absidale, devant un demi-cercle de hautes fougères rouillées par l’automne, nous voyons une flamboyante assomption de