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enseignes de l’éternité ; le cèdre qui, à cause de son bois incorruptible, implique parfois l’idée des anges ; puis l’olivier, le figuier, figures de la Sainte-Trinité et du Verbe ; l’oliban, la casse, le balsamodendron-myrrha, symbole de la perfection de l’humanité de Notre-Seigneur, les térébinthes qui décèlent quoi, au juste ?

— D’après Pierre de Capoue, la Croix et l’Eglise ; les Saints, suivant saint Méliton ; la doctrine des Juifs et des hérétiques, selon l’anonyme de Clairvaux ; quant aux gouttes de leurs résines, ce sont les larmes du Christ, si nous en croyons Saint Ambroise, dit l’abbé Plomb.

— Avec tout cela, notre Basilique reste incomplète ; nous marchons à tâtons, sans esprit de suite ; je veux bien qu’à l’entrée du sanctuaire, se dresse, à la place du bénitier, la purifiante hysope, mais les murs, avec quoi les bâtir, si nous refusons l’aide d’une Eglise réelle, en pierres, mais inachevée ?

— Prenez, fit l’abbé Plomb, le sens des murailles et traduisez ; les grands murs translatent les quatre Evangélistes. Pouvez-vous faire la version ?

Durtal hocha la tête et répondit : les évangélistes sont bien représentés, dans la faune mystique, par les bêtes du Tétramorphe ; les douze apôtres ont leurs synonymes dans l’écrin des pierreries et, naturellement, deux des évangélistes s’y trouvent : Saint Jean est associé à l’émeraude, signe de la pureté et de la foi ; Saint Matthieu, à la chrysolithe, marque de la sagesse et de la vigilance ; mais aucun n’a été, je pense, suppléé, soit par des arbres, soit par des fleurs… si, cependant ; Saint Jean, par l’héliotrope qui allégorise l’inspiration divine ; car il