Page:Huysmans - La Cathédrale, 1915.djvu/281

Cette page n’a pas encore été corrigée

Théophraste, est l’enseigne de la volupté parce qu’il servait à composer des philtres d’amour ; l’ortie qui, selon Pierre de Capoue, signifie les mouvements déréglés de la chair, puis la tubéreuse, une plante plus moderne mais connue néanmoins dès le XVIe siècle et rapportée par un Père Minime en France. Son odeur capiteuse, qui détraque les nerfs, induit, paraît-il, aux émois des sens.

L’envie, nous avons la ronce et l’hellébore qui résume plus spécialement, il est vrai, la calomnie et le scandale, et encore l’ortie qui, d’après une autre interprétation d’ Albert le Grand, frime la bravoure et chasse la peur.

La gourmandise ? — le vicaire chercha — les plantes carnivores telles que la dionée et le drosera des tourbières…

— Et pourquoi pas cette simple fleur des champs, la cuscute, la pieuvre du règne végétal, qui lance les antennes de ses tiges minces telles que des fils sur les autres plantes, y enfonce de petits suçoirs et se nourrit voracement de leur substance ? hasarda l’abbé Gévresin.

— La colère, continua l’abbé Plomb, est traduite par ce bâton, à fleurs rosâtres, baptisé du sobriquet d’orange de savetier par le peuple, par le basilic qui emprunte, depuis le Moyen Age, à son homonyme de la race animale, sa déplorable réputation de cruauté et de rage.

— Oh ! s’écria Mme Bavoil, on en parfume les hachis et l’on assaisonne avec, certains ragoûts !

— C’est une grave erreur de l’hygiène culinaire et un