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le malade atteint de la lèpre rouge ou de la lèpre blanche et tôt il guérira.

Laissons maintenant ces récipés et ces amulettes d’antan et arrivons au symbolisme même des plantes.

En général, les fleurs sont les emblèmes du Bien. Suivant Durand de Mende, elles représentent, ainsi que les arbres, les bonnes œuvres qui ont les vertus pour racines ; selon Honoré le Solitaire, les herbes vertes sont les sages ; les fleuries, ceux qui progressent ; celles qui donnent des fruits, les âmes parfaites ; enfin, d’après les vieux traités de théologie symbolique, les végétaux énoncent les allégories de la Résurrection, et la notion d’Eternité est spécialement affectée à la vigne, au cèdre, au palmier…

— Ajoutez, interrompit l’abbé Gévresin, que les psaumes confondent ce dernier arbre avec le Juste et que, d’après une version de Saint Grégoire le Grand, il indique avec son écorce rugueuse et les régimes dorés de ses dattes, le bois de la croix, dur au toucher, mais dont les fruits sont savoureux pour celui qui sait les goûter.

— Enfin, dit Durtal, je suppose que Mme Bavoil veuille tracer un jardin liturgique, quelles espèces doit-elle choisir ?

Peut-on d’abord former un lexique végétal des péchés capitaux et des vertus qui leur sont opposées, établir une base d’opérations, trier, d’après certaines règles, les matériaux dont l’horticulteur mystique pourrait user ?

— Je l’ignore, fit l’abbé Plomb ; néanmoins cela me paraît, à première vue, possible ; mais encore faudrait-il