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— Et les oblats ?

— Quels oblats ? Je n’en ai pas vus à Solesmes.

— Ah !… mais s’il en existe, mènent-ils la même vie que les Pères ?

— Evidemment — sauf peut-être certains adoucissements qui dépendent du bon vouloir de l’Abbé. Ce que je puis vous dire, c’est que dans d’autres abbayes Bénédictines que je connais, la formule adoptée est celle-ci : l’oblat prend de la règle ce qu’il en peut prendre.

— Mais il est, je suppose, libre de ses mouvements, libre de ses actes ?

— Du moment qu’il a prêté serment d’obéissance entre les mains de son supérieur et qu’il a, après le temps de sa probation, revêtu l’habit monastique, il est moine comme les autres et, partant, il ne peut plus rien effectuer sans l’autorisation du Père Abbé.

— Fichtre ! murmura Durtal — En somme, si cette sotte comparaison qui a cours dans le monde était authentique, si le cloître devait être assimilé à une tombe, l’oblature en serait encore une ; seulement elle aurait des cloisons moins étanches et son couvercle entr’ouvert laisserait pénétrer un peu de jour.

— Si vous voulez, fit l’abbé, en riant.

Ils étaient arrivés, en devisant, près de l’évêché. Ils entrèrent dans la cour et aperçurent l’abbé Gévresin qui se dirigeait vers les jardins ; ils le rejoignirent et le vieux prêtre les invita à l’accompagner dans le potager où il désirait, pour être agréable à sa gouvernante, visiter les légumes qu’elle avait semés.

— Le fait est qu’il y a assez longtemps que, moi