Page:Huysmans - La Cathédrale, 1915.djvu/261

Cette page n’a pas encore été corrigée


Pendant ce temps, des béliers d’oraisons, des catapultes de prières ébranlent les remparts de la Cité divine ; les forces vives de l’armée se réunissent pour foncer sur le même point, pour enlever d’assaut la place.

Et c’est alors que, vaincu par tant d’humilité et tant d’obéissance, écrasé par tant d’amour, Jésus se rend à merci, remet ses pouvoirs à sa Mère et, de toute part, les miracles éclatent. Bientôt le clan des malades et des infirmes est debout ; les aveugles voient, les hydropiques désenflent, les perclus se promènent, les cardiaques courent.

Le récit de ces miracles qui, quotidiennement, se répètent, qui précèdent même parfois l’arrivée des pèlerins à Chartres, nous a été conservé par le manuscrit latin du Vatican.

Ici, ce sont les habitants de Château-Landon qui remorquent une voiture de froment. Arrivés à Chantereine, ils s’aperçoivent que leurs provisions de bouche sont épuisées et ils demandent du pain à des malheureux qui se trouvent eux-mêmes dans une extrême gêne. La Vierge intercède et le pain de la misère se multiplie. Là, ce sont des gens partis du Gâtinais, avec un haquet de pierres. N’en pouvant plus, ils font halte près du Puiset ; et des villageois, venus à leur rencontre, les invitent à se reposer, tandis qu’eux tireront le fardier, mais ils refusent. Alors, les paysans du Puiset leur offrent une pièce de vin, la transvasent dans un tonneau qu’ils juchent sur le camion. Cette fois, les pèlerins acceptent, et, se sentant moins las, ils continuent leur route. Mais ils sont rappelés pour constater que le muid