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porche Sud, sont similaires ; l’un et l’autre célèbrent le triomphe du Verbe, avec cette différence qu’au portail Méridional, Notre-Seigneur n’est plus seulement exalté par Lui-même, ainsi qu’au portail de l’Occident, mais aussi dans la personne de ses Elus et de ses Saints.

Si, à ces deux sujets qui peuvent se réunir en un seul, le Sauveur glorifié en Lui-même et dans les siens, nous ajoutons le panégyrique de la Vierge que prononce le portail du Nord, nous aboutissons à ces fins : à un poème chantant la louange de la Mère et du Fils, publiant la raison d’être de l’Eglise même.

En étudiant de près les variantes des portiques de l’Occident et du Sud, on observe que si Jésus bénit, d’un geste uniforme, dans l’un comme dans l’autre, la terre, que si tous deux se confinent presque exclusivement dans la reproduction des Evangiles, abandonnant la traduction de l’Ancien Testament aux baies du Nord, ils n’en varient pas moins entre eux et sont également distincts des porches des autres cathédrales.

Contrairement aux rituels mystiques presque partout suivis, à Notre-Dame de Paris, à Bourges, à Amiens, pour en citer trois, le Jugement dernier, qui pare l’entrée principale de ces Basiliques, est relégué sur le tympan de la porte du Midi, à Chartres.

De même, pour la tige de Jessé ; à Amiens, à Reims, à la Cathédrale de Rouen, elle s’élève au portail Royal, mais elle pousse au Septentrion, ici ; et combien d’autres déplacements que l’on pourrait encore noter ! Mais ce qui n’est pas moins étrange, c’est que le parallélisme des scènes qui se remarque si souvent à l’envers et à l’endroit de la même muraille, ciselé dans la