mille exemplaires allaient proclamer dans tous les pays le nom de Lourdes.
Puis, le désarroi même de ses arguments, la détresse de son "souffle guérisseur des foules", inventé contrairement à toutes les données de cette science positive dont il se targuait, afin d’essayer de faire comprendre ces extraordinaires guérisons qu’il avait vues et dont il n’osait démentir, ni la réalité, ni la fréquence, n’étaient-ils pas excellents pour persuader les gens sans parti pris, les gens de bonne foi, de l’authenticité des prodiges qui s’opèrent, chaque année, à Lourdes ?
L’aveu confessé de ces actes inouïs suffisait à transmettre une impulsion nouvelle aux masses. Il convient de noter aussi que le livre n’affichait aucune hostilité contre la Vierge dont il ne parlait qu’en termes respectueux, en somme ; n’est-il pas, dès lors, permis de croire que l’esclandre soulevée par cet ouvrage fut profitable ?
En résumé, l’on peut soutenir que Lasserre et Zola furent deux instruments utiles ; l’un, sans talent et ayant par cela même remué les couches les plus profondes des mômiers ; l’autre, au contraire, s’étant fait lire par un public plus intelligent et plus lettré, à cause de ses magnifiques pages où se déroulent les multitudes en flammes des processions, où exulte, dans un ouragan de douleurs, la foi triomphale des trains blancs !
Ah ! Elle y tient à son Lourdes, Elle le choie, la Vierge ! Elle semble y avoir concentré toutes ses forces, toutes ses grâces ; ses autres sanctuaires achèvent de mourir pour que celui-là vive.
Pourquoi ?