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la chrysolithe les Dominations, le saphir les Vertus, l’onyx les Puissances, le béryl les Principautés, le rubis les Archanges et l’émeraude les Anges.

— Chose curieuse, fit l’abbé Plomb, tandis que les bêtes, que les teintes, que les fleurs sont prises par les symbolistes, tantôt dans un bon, tantôt dans un mauvais sens, seules les pierreries ne varient point ; elles n’expérimentent que des qualités et jamais des vices.

— Pourquoi ?

— Sainte Hildegarde donne peut-être le motif de cette insistance, lorsque parlant, dans le quatrième livre de sa Physique, des gemmes, elle dit que le Diable les hait, les abhorre et les dédaigne, parce qu’il se souvient que leur éclat brillait en lui, avant sa chute et parce qu’aussi certaines d’entre elles sont produites par le feu qui est son tourment.

Et la Sainte ajoute : Dieu qui l’en dépouilla ne permit pas que les vertus des pierres se perdissent ; Il voulut, au contraire, qu’elles fussent honorées et employées par la médecine afin de guérir des maladies et de conjurer des maux.

Et en effet le Moyen Age les magnifia et s’en servit dans le but d’opérer des cures.

— Pour en revenir à ces tableaux de Primitifs où la Vierge jaillit telle qu’une fleur de la touffe colorée des gemmes, l’on peut affirmer, en somme, reprit l’abbé Gévresin, que le brasier des pierreries relate par de visibles signes les qualités de Celle qui les porte ; mais il serait difficile de spécifier le dessein du peintre lorsque, dans l’ornementation d’une couronne ou d’une robe, il enchâsse une pierre à telle place plutôt qu’à telle autre. Il