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fut douée. Ils ont trouvé mieux encore, ces joaillers de la Bible, ils ont investi chaque brillant d’une double fonction ; ils les ont chargés de s’incarner en même temps dans un personnage de l’Ancien Testament et dans un du Neuf. Ils suivent donc le Parallélisme des deux Livres en symbolisant à la fois un Patriarche et un Apôtre, en les figurant par celle des qualités qui fut la plus spécialement commune à chacun d’eux.

Ainsi l’améthyste, miroir de l’humilité, de la simplesse presque enfantine, s’adapte dans la Bible à Zabulon qui était un être docile et sans orgueil et dans l’Evangile à Saint Matthias qui fut également un homme doux et naïf ; la chalcédoine, enseigne de la charité, on l’applique à Joseph qui fut si pitoyable, si clément pour ses frères et à saint Jacques le Majeur, le premier des Apôtres qui fut supplicié pour l’amour du Christ ; de même encore pour le jaspe qui augure la foi et l’éternité, on l’associe à Gad et à Saint Pierre ; pour la sarde qui est foi et martyre à Ruben et à Saint Barthélémy ; pour le saphir qui est espoir et contemplation, à Nephtali et à Saint André et quelquefois, selon Arétas, à Saint Paul ; pour le béryl qui est saine doctrine, science, longanimité, à Benjamin et à Saint Thomas et ainsi de suite… Il existe, du reste, un tableau des concordances des pierreries, des patriarches, des apôtres et des vertus, dressé par Mme Félicie d’Ayzac, qui a écrit une sagace étude sur la tropologie des gemmes.

— On opérerait tout aussi bien avec ces minéraux diserts l’avatar d’autres personnages des Saints Livres, observa l’abbé Gévresin.

— Evidemment, je vous ai prévenus, ces analogies sont