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le décrire ; je supprime les réflexions que suggère l’art souverain du peintre et ne retiens actuellement, dans son ouvrage, que la partie relative au symbolisme des tons.

— Mais êtes-vous certain que Roger Van der Weyden ait entendu à assigner à ses couleurs des sens ?

— Le doute n’est pas possible, car il a blasonné, d’une teinte différente, chacun des Sacrements, en introduisant, au-dessus de chacune des scènes qui les figurent, un Ange dont la teinte de la robe varie suivant la nature même du Magistère. Ses intentions ne peuvent donc prêter à aucune équivoque ; voici, maintenant, les couleurs qu’il adapte aux sources de grâce instituées par Notre-Seigneur :

A l’Eucharistie, le vert ; au Baptême, le blanc ; à la Confirmation, le jaune ; à la Pénitence, le rouge ; à l’Ordination, le violet ; au Mariage, le bleu ; à l’Extrême-Onction un violet si foncé qu’il est noir.

Eh bien, vous avouerez que le commentaire de ce chromatisme divin n’est pas facile.

La version picturale du Baptême, de l’Extrême-Onction et de la Prêtrise est claire ; le Mariage même, traduit par du bleu, peut, pour les âmes naïves, se comprendre ; la Communion armoriée par le sinople se conçoit mieux encore, puisque le vert est la sève, l’humilité, l’emblème de la force qui nous régénère ; mais la Confession ne devrait-elle pas être translatée par du violet et non par du rouge ; et comment, en tout cas, expliquer que la Confirmation soit désignée par du jaune ?

— La couleur du Saint-Esprit est, en effet, le rouge, répondit l’abbé Plomb.