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versets du Te Deum ; saint Dominique un lys à la main, saint Augustin une plume ; puis, en remontant, les apôtres saint Marc, saint Jean, portant leurs évangiles ; saint Barthélemy exhibant le coutelas qui servit à l’écorcher ; saint Pierre, saint André, saint Jean-Baptiste ; puis, en remontant encore, le patriarche Moïse ; — enfin, la théorie pressée des Anges, se découpant sur l’azur du firmament, les têtes ceintes d’une auréole d’or.

À droite, — en bas, vue de dos, à côté d’un moine qui est peut-être saint Bernard, Marie-Madeleine à genoux près d’un vase d’aromates, dans une robe d’un rouge vermillon ; puis derrière elle, sainte Cécile, couronnée de roses ; sainte Claire ou sainte Catherine de Sienne, coiffée d’un béguin bleu semé d’étoiles ; sainte Catherine d’Alexandrie, appuyée sur la roue de son supplice ; sainte Agnès caressant un agneau couché dans ses bras ; sainte Ursule dardant une flèche, d’autres dont les noms sont inconnus ; toutes saintes, faisant vis-à-vis à l’Évêque, au roi, aux religieux, aux fondateurs d’ordres ; puis s’élevant le long des degrés du trône, saint Étienne avec la palme verte des martyrs ; saint Laurent avec son gril ; saint Georges couvert d’une cuirasse et coiffé d’un casque ; saint Pierre le Dominicain, reconnaissable à son crâne fendu ; puis, en s’exhaussant encore, saint Matthieu, saint Philippe, saint Jacques le Majeur, saint Jude, saint Paul, saint Matthias, le roi David ; — enfin, en face des Anges de gauche, un groupe d’Anges dont les faces, cernées de ronds d’or, s’enlèvent sur l’horizon d’un outremer pur.

Malgré les sévices des réparations qu’il endura, ce panneau, gravé et gaufré d’or, resplendit avec la claire fraîcheur de sa peinture au blanc d’œuf.