il n’y avait qu’un jeûne par semaine, et encore ce jeûne n’était-il obligatoire que pour les sœurs qui le pouvaient supporter. Rien n’explique donc la persistance de cet échec.
Et Jeanne de Matel était une Sainte douée d’une rare énergie et vraiment maniée par le Sauveur ! elle est, dans ses œuvres, une théologienne éloquente et subtile, une mystique ardente et emportée, procédant par métaphores, par hyperboles, par comparaisons matérielles, par interrogations passionnées, par apostrophes ; elle dérive à la fois de Saint Denys l’Aréopagitique et de Sainte Madeleine de Pazzi ; de Saint Denys pour le fond, de Sainte Madeleine, pour la forme. Sans doute, en tant qu’écrivain, elle n’est pas inégalable et parfois la mendicité de son style secouru afflige, mais enfin, étant donné qu’elle vit au XVIIe siècle, elle n’est pas au moins une bredouilleuse de pâles oraisons, ainsi que la plupart des prosateurs pieux de ce temps.
Puis il en est de ses ouvrages comme de ses fondations. Ils demeurent inédits, pour la plupart. Hello, qui les connut, ne sut en extraire que le plus médiocre des centons ; d’autres, tels que le Prince Galitzin, que l’abbé Penaud, ont mieux exploré ses manuscrits et imprimé de plus altières et de plus véhémentes pages.
Et elle en a écrit de vraiment inspirées, cette abbesse !
Oui, mais cela n’empêche que je ne vois pas bien le livre que je pourrais œuvrer sur elle, murmura Durtal. Non, malgré mon désir d’être agréable à la chère Mme Bavoil, je n’ai nulle envie d’entreprendre cette tâche.
Tout bien considéré, si je n’étais pas si réfractaire aux