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En sus de la Divinité du Fils qu’il s’approprie, l’encens est aussi le symbole de nos prières, « thus devotio orationis », ainsi que le qualifie, au IXe siècle, l’archevêque de Mayence, Raban Maur. Il me revient également, à propos de cette résine et de la cassolette dans laquelle on la brûle, un vers que j’ai lu jadis dans les « Distinctions monastiques » de l’anonyme anglais du XIIIe siècle et qui analyse leurs attributions mieux que je n’ai pu vous les dire… attendez :

« vas notatur, « Mens pia ; thure preces, igne supernus amor. »

Le vase est l’esprit de piété ; l’encens, les prières ; le feu, le divin amour.

Quant à l’eau, au vin, à la cendre, au sel, ils servent à préparer un précieux magistère dont l’évêque use lorsqu’il veut consacrer une Eglise. Leur amalgame est utilisé pour signer l’autel et asperger les nefs ; l’eau et le vin notent les deux natures réunies en Notre-Seigneur ; le sel, la sagesse céleste ; la cendre, la mémoire de sa Passion.

Pour le baume qui est vertu et bonne renommée, on le marie à l’huile qui est paix et prudence, afin d’en apprêter le Saint-Chrême.

Songez enfin, poursuivit l’abbé, aux pyxides dans lesquelles on conserve les espèces panifuges, les oblates saintes, et considérez qu’au Moyen Age, ces cassettes furent façonnées en figure de colombes et détinrent l’hostie dans l’image même du Paraclet et de la Vierge ; c’était déjà bien, mais voici qui est mieux. Les orfèvres