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les mouchettes, répliqua l’abbé ; après celle-là, nous ôterons, si vous le voulez, l’échelle.

Les pincettes pour moucher les lampes sont, assure-t-il, « les paroles divines auxquelles nous coupons les lettres de la Loi et, ce faisant, nous révélons l’esprit qui luit » — et il ajoute : « les pots dans lesquels on éteint les mouchures des lampes sont les cœurs des fidèles qui observent la Loi à la lettre. »

— C’est la démence du symbolisme ! s’écria Durtal.

— C’en est, en tout cas, l’excès méticuleux ; mais si les pincettes ainsi envisagées sont pour le moins bizarres, si même la thorie de l’encensoir peut paraître bien fluette en son ensemble avouez cependant qu’elle est spontanée et charmante et précise lorsqu’il s’agit de la chaîne qui entraîne, en l’enlevant dans un nuage de fumée, la portion supérieure du vase et imite ainsi l’ascension de Notre Seigneur dans les nues.

Que dans la voie des paraboles, certaines exagérations se soient produites cela était difficile à éviter, mais… mais… en revanche quelles merveilles d’analogie et quels concepts purement mystiques dénotent les sens décernés par la liturgie à certains objets du culte !

Tenez, au cierge, lorsque Pierre d’Esquilin nous explique la signification des trois parties qui le composent, de la cire qui est la chair très chaste du Sauveur né d’une Vierge, de la mèche qui, célée dans cette cire, est son âme très sainte cachée sous les voiles de son corps, de la lumière qui est l’emblème de sa Déité.

Prenez encore ces substances qu’emploie, dans certaines cérémonies, l’Eglise : l’eau, le vin, la cendre, le sel, l’huile, le baume, l’encens.