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— Soit, mais n’estimez-vous pas, Monsieur l’abbé, qu’en dehors de ces cas d’indiscutable clarté, il y ait, dans la symbolique, des explications bien tirées par les cheveux, bien obscures ?…

L’abbé sourit. — Vous connaissez, dit-il, les idées d’Honorius d’Autun, sur l’encensoir ?

— Non.

— Eh bien, les voici : Après avoir établi le sens naturel, très juste, que l’on peut prêter à ce récipient qui figure le corps de Notre-Seigneur, tandis que l’encens signifie sa divinité, le feu, l’Esprit Saint qui était en Lui — et, après avoir défini les diverses acceptions du métal dont il est formé, enseigné que si le vase est d’or il marque l’excellence de sa Divinité ; d’argent, la sainteté non pareille de son humilité ; de cuivre, la fragilité de sa chair ainsi créée pour notre salut ; de fer, la résurrection de cette chair qui vainquit la mort ; l’écolatre d’Autun arrive aux chaînettes.

C’est alors que vraiment sa symbolique devient un peu filiforme et ténue… S’il y en a quatre, dit-il, elles indiquent les quatre vertus cardinales du Seigneur et celle de ces chaînettes qui aide à lever le couvercle du vase, désigne l’âme du Christ abandonnant son corps.

Si, au contraire, l’encensoir n’est monté qu’avec trois chaînes, c’est parce que la Personne du Sauveur contient trois éléments : un organisme humain, une âme et la Déité du Verbe ; et Honorius conclut : l’anneau dans lequel glissent les chaînes est l’Infini où sont renfermées toutes ces choses.

— Ce que c’est alambiqué !

— Moins que la théorie de Durand de Mende sur