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joignit au problème sa solution. Telle une vieille Eglise d’Etampes où j’ai lu, inscrits sur les douze fûts romans, le nom des apôtres, en saillie dans le cadre consacré de la croix grecque.

A Chartres, on avait fait mieux encore ; on avait adossé aux piliers de la nef les statues des douze Apôtres, mais la Révolution, que ces figures offusquaient, les a brisées.

En somme, l’on est obligé, si l’on scrute le système des emblèmes, d’étudier les apparences des nombres ; l’on ne peut déchiffrer les secrets des Eglises qu’en acceptant la mystérieuse notion de l’Unité du « 1 » qui est l’image de Dieu même ; l’indice du 2 qui stipule les deux natures du Fils, les deux Testaments, qui spécifie aussi, selon Saint Augustin, la charité et, suivant Saint Grégoire le Grand, le double enseignement de l’amour de Dieu et du prochain ; du 3 qui est la somme des hypostases et des vertus théologales ; du 4, qui personnifie les vertus cardinales, les quatre grands prophètes, les Evangiles ; du 5, qui est le nombre des plaies du Christ et celui de nos sens, dont Il expia par autant de blessures les fautes ; du 6, qui commémore le temps employé par Dieu à la Création, fixe le chiffre des Commandements de l’Eglise, décèle la perfection de la vie active, suivant Saint Méliton ; du 7, signe sacré de la Loi Mosaïque, qui constitue le montant des dons du Saint-Esprit, des Sacrements, des paroles du Christ en croix, des heures canoniales, des ordres successifs qui font le prêtre ; du 8, symbole de la régénération d’après Saint Ambroise, de la Résurrection suivant Saint Augustin, du 8, qui suscite le souvenir des huit Béatitudes ; du 9, qui marque le total des Chœurs Angéliques, l’effectif des grâces