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y contemplent l’image des puissances temporelles appelées à défendre le pouvoir de l’Eglise ; d’autres encore, s’occupant plus spécialement de ces arcs-boutants qui combattent l’écartement des voûtes, prétendent que ces trajectoires sont des bras éplorés, se raccrochant dans le péril au salut de l’arche.

Enfin, l’entrée principale, le portique d’honneur de certaines Eglises, telles que celles de Vézelay, de Paray-le-Monial, de Saint-Germain l’Auxerrois, à Paris, est précédé d’un vestibule couvert, souvent profond et volontairement sombre, appelé narthex. Le baptistère était autrefois sous ce porche. C’était un lieu d’attente et de pardon, une figure du purgatoire ; c’était l’antichambre du ciel dans laquelle stationnaient, avant d’être admis à pénétrer dans le sanctuaire, les pénitents et les néophytes.

Telle est, en peu de mots, l’allégorie des détails ; si nous revenons maintenant à son ensemble, nous observons que la Cathédrale, bâtie sur une crypte, qui simule la vie contemplative et aussi le tombeau dans lequel fut enseveli le Christ, était tenue d’avoir son chevet pointé vers le lieu où le soleil se lève, pendant les équinoxes, afin de témoigner, dit l’évêque de Mende, que l’Eglise a pour mission de se conduire avec modération dans ses triomphes comme dans ses revers ; elle devait, selon tous les liturgistes, tourner son abside vers l’Orient pour que les fidèles pussent, en priant, fixer leurs regards vers le berceau de la Foi ; et cette règle était absolue et elle plaisait tant à Dieu qu’il la voulut ratifier par un miracle. Les Bollandistes relatent, en effet, que saint Dunstan, Archevêque de Cantorbéry, voyant