de votre suréminente gloire. » Hein, est-ce assez bien tourné ? notre ami. Essayez, récitez cela à Notre-Dame et Elle vous déliera ; ensuite les prières viendront toutes seules. Il y a des petits trucs permis avec Elle et il faut être assez humble pour ne pas avoir la présomption de s’en passer !
Durtal ne put s’empêcher de rire.
— Vous voulez que je devienne un finassier, un furet de la vie spirituelle, dit-il.
— Eh bien, où serait le mal ? Est-ce que le bon Dieu y entend malice ? est-ce qu’il ne tient pas compte de l’intention, est-ce que, vous-même, vous repousseriez quelqu’un qui vous trousserait même mal un compliment, si vous pensiez qu’en vous le débitant, il désire vous plaire, non, n’est-ce pas ?
— Autre chose, Madame Bavoil, fit l’abbé qui riait. J’ai vu Monseigneur, ce matin ; il accueille votre requête et vous autorise à bêcher autant de parties du jardin qu’il vous conviendra.
— Ah ! — et égayée par la surprise de Durtal :
— Voici, dit-elle ; vous avez pu constater que, sauf un lopin de terre où le jardinier sème des plants de carottes et de choux pour la table de sa Grandeur, tout le jardin est inculte ; c’est du bien perdu et sans profit pour personne. Au lieu d’acheter des légumes, j’en ferai pousser moi-même, puisque Monseigneur me permet de défricher ses champs et j’en munirai, par la même occasion, votre ménagère.
— Merci, mais vous connaissez donc la culture ?
— Moi ! voyons, ne suis-je pas une paysanne ? j’ai vécu toute ma jeunesse à la campagne et les potagers,