actuelle, le quartier Saint-Séverin, le seul, à Paris, qui conserve encore un peu de l’allure des anciens temps, s’effrite et se démolit chaque jour ; dans quelques années, il n’y aura plus trace des délicieuses masures qui l’encombrent. On nivellera d’amples routes, l’on abolira les tapis-francs, l’on refoulera le long des remparts les purotins et les escarpes ; une fois de plus, les moralistes s’imagineront qu’ils ont déblayé la misère et relégué le crime ; les hygiénistes clameront également les bienfaits des larges boulevards, des squares étriqués et des rues vastes ; l’on répétera sur tous les tons que Paris est assaini, et personne ne comprendra que ces changements ont rendu le séjour de la ville intolérable. Jadis, en effet, on ne grillait
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LE QUARTIER SAINT-SÉVERIN