Page:Huysmans - La Bièvre et Saint-Séverin.djvu/34

Cette page a été validée par deux contributeurs.
32
LA BIÈVRE

destine basilique d’un colossal égout.

Et pourtant, combien était différente, de cette humble et lamentable esclave, l’ancienne Bièvre ! Ecclésiastique et suzeraine, elle longeait le couvent des Cordelières, traversait la grande rue Saint-Marceau, puis filait à travers prés sous des saules, se brisait soudain, et devenue parallèle à la Seine, descendait dans l’enclos de l’abbaye Saint-Victor, lavait les pieds du vieux cloître, courait au travers de ses vergers et de ses bois, et se précipitait dans le fleuve, près de la porte de la Tournelle.

Liserant les murs et les tours de Paris où elle n’entrait point, elle jouait, çà et là, sur son parcours, avec de petits moulins dont elle se plaisait à tourner les roues ; puis elle s’amusait à pi-