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faire prier, que Zola est un grand paysagiste et un prodigieux manieur de masses et truchement de peuple. Puis il n’a, Dieu merci, pas suivi jusqu’au bout dans ses romans les théories de ses articles qui adulent l’intrusion du positivisme en l’art. Mais chez son meilleur élève, chez Rosny, le seul romancier de talent qui se soit en somme imprégné des idées du maître, c’est devenu, dans un jargon de chimie malade, un laborieux étalage d’érudition laïque, de la science de contre-maître ! Non, il n’y a pas à dire, toute l’école naturaliste, telle qu’elle vivote encore, reflète les appétences d’un affreux temps. Avec elle, nous en sommes venus à un art si rampant et si plat que je l’appellerais volontiers le cloportisme. Puis quoi ? relis donc ses derniers livres, qu’y trouves-tu ? dans un style en mauvais verres de couleur, de simples anecdotes, des faits-divers découpés dans un journal, rien que des contes fatigués et des histoires véreuses, sans même l’étai d’une idée sur la vie, sur l’âme, qui les soutienne. J’en arrive, après avoir terminé ces volumes, à ne même plus me rappeler les incontinentes descriptions, les insipides harangues qu’ils renferment ; il ne me reste que la surprise de penser qu’un homme a pu écrire trois ou quatre cents pages, alors qu’il n’avait absolument rien à nous révéler, rien à nous dire.

— Tiens, des Hermies, si ça t’est égal, parlons