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— Entrez donc, Messieurs, dit la femme qui les attendait sur le pas de la porte ; vous avez bien gagné un peu de repos. Et elle désigna quatre verres qu’elle avait préparés sur la table.

Le sonneur alluma une petite pipe de bruyère, tandis que des Hermies et Durtal roulaient des cigarettes.

— Vous êtes bien ici, dit Durtal, pour parler. Il se trouvait dans une pièce énorme, taillée en pleine pierre, voûtée, éclairée près du plafond par une fenêtre en demi-roue. Cette pièce, carrelée, mal couverte par un méchant tapis, était très simplement meublée d’une table ronde de salle à manger, de vieilles bergères en velours d’Utrecht d’un bleu d’ardoise, d’un petit buffet sur lequel s’entassaient des faïences bretonnes, des pichets et des plats, et en face de ce buffet en noyer verni, d’une petite bibliothèque de bois noir qui pouvait contenir une cinquantaine de livres.

— Vous regardez les bouquins, dit Carhaix qui avait suivi des yeux Durtal. Oh ! monsieur, il faut être indulgent, je n’ai là que des outils de mon métier !

Durtal s’approcha ; cette bibliothèque paraissait surtout composée d’ouvrages sur les cloches ; il lut des titres :

Sur un très antique et très mince volume en parchemin, il déchiffra une écriture à la main,