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— Et ces pierreries dont tu me parlais, quel usage en fait-il ?

— Avant de te répondre, il me faut préalablement t’expliquer le sens de l’aptitude de ces pierres. Je ne t’apprendrai rien, en te racontant qu’Aristote, que Pline, que tous les savants du Paganisme leur attribuèrent des vertus médicales et divines. Suivant eux, l’agate et la cornaline égaient ; la topaze console ; le jaspe guérit les maladies de langueur ; l’hyacinthe chasse l’insomnie ; la turquoise empêche ou atténue les chutes ; l’améthyste combat l’ivresse.

Le symbolisme catholique s’empare, à son tour, des pierreries et voit en elles les emblèmes des vertus chrétiennes. Alors, le saphir représente les aspirations élevées de l’âme ; la calcédoine, la charité ; la sarde et l’onyx, la candeur ; le béryl allégorise la science théologique ; l’hyacinthe, l’humilité, tandis que le rubis apaise la colère, que l’émeraude lapidifie l’incorruptible foi.

Puis, la magie… — et des Hermies, se leva et prit dans sa bibliothèque un tout petit volume, relié comme un paroissien, et dont il montra le titre à Durtal.

Celui-ci lut sur la première page : « La Magie naturelle qui est les secrets et miracles de nature, mise en quatre livres par Jean-Baptiste Porta, Néapolitain. « Et, en bas : à Paris, par Nicolas