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étrange, ce sont ces batailles qui se livrent, dans le vide, au delà des humains, au-dessus des villes, entre un prêtre de Lyon et des prélats de Rome.

— Et, en France, entre ce prêtre et les Rose-Croix et le chanoine Docre.

Durtal se rappela que Mme Chantelouve lui avait, en effet, assuré que les chefs des Rose-Croix s’efforçaient de nouer commerce avec le Diable et d’apprêter des malengins.

— Vous croyez que ces individus satanisent ? demanda-t-il à Gévingey.

— Ils le voudraient, mais ils ne savent rien. Ils se bornent à reproduire tels que des mécaniques, quelques opérations fluidiques et vénénifères que leur ont révélées les trois brahmes qui sont venus, il y a quelques années, à Paris.

— Moi, jeta la femme de Carhaix qui prit congé de ses hôtes et s’alla coucher, je suis bien satisfaite de ne pas être mêlée à toutes ces aventures qui me font peur et de pouvoir prier et vivre en paix.

Alors, tandis que des Hermies préparait, ainsi que d’habitude, le café et que Durtal apportait les petits verres, Gévingey bourra sa pipe et, quand le bruit des cloches mourut, dispersé, comme bu par les pores du mur, il huma une longue bouffée de tabac et dit :