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l’exemplaire des mystères divins, autrement dit de la Sainte Messe.

— Bien, fit des Hermies, mais cela ne nous explique point les vertus d’alexipharmaque, d’antidote, qu’attribue à ce sacrifice le Dr  Johannès.

— Vous m’en demandez tant ! s’exclama Gévingey. Il faudrait que ce fût le Docteur même qui vous répondît ; néanmoins, vous pouvez admettre ceci, Messieurs :

La théologie nous enseigne que la Messe, telle qu’elle se célèbre, est le renouvellement du Sacrifice du Calvaire ; mais le Sacrifice de Gloire n’est point cela ; c’est, en quelque sorte, la Messe future, l’Office glorieux que connaîtra sur la terre le Règne du divin Paraclet. Ce sacrifice est offert à Dieu par l’homme régénéré, rédimé par l’effusion de l’Esprit Saint, de l’Amour. Or, l’être hominal dont le cœur a été ainsi purifié et sanctifié est invincible et les enchantements de l’Enfer ne sauraient prévaloir contre lui, s’il fait usage de ce Sacrifice pour dilapider les Esprits du Mal. Cela vous explique la puissance du Dr  Johannès dont le cœur s’unifie, dans cette cérémonie, avec le divin cœur de Jésus.

— Cette démonstration n’est pas très limpide, objecta tranquillement le sonneur.

— Il faudrait admettre alors, reprit des Hermies, que Johannès est un être amendé, en avance