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deux s’exhiba. Efflanqué, creusé par les toux, réparé par des carmins et des blancs gras, il boitillait, en chantonnant. Il s’approcha de trépieds qui flanquaient l’autel, remua les braises accouvies dans les cendres et il y jeta des morceaux de résine et des feuilles.

Durtal commençait à s’ennuyer quand Hyacinthe le rejoignit ; elle s’excusa de l’avoir laissé si longtemps seul, l’invita à changer de place et elle le conduisit, derrière toutes les rangées de chaises, très à l’écart.

— Nous sommes donc dans une vraie chapelle ? demanda-t-il.

— Oui, cette maison, cette église, ce jardin que nous avons traversé, ce sont les restes d’un ancien couvent d’Ursulines, maintenant détruit. L’on a pendant longtemps resserré des fourrages dans cette chapelle ; la maison appartenait à un loueur de voitures qui l’a vendue, tenez, à cette dame, — et elle désignait une grosse brune qu’avait entr’aperçue Durtal.

— Et, elle est mariée, cette dame ?

— Non, c’est une ancienne religieuse qui fut jadis débauchée par le chanoine Docre.

— Ah ! et ces messieurs qui paraissent vouloir rester dans l’ombre ?

— Ce sont des Sataniques… il y en a un parmi eux qui fut professeur à l’école de Médecine ; il