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la porte disparut sans bruit, ils pénétrèrent dans un jardin.

— Bonjour, Madame.

— Bonjour, Marie.

— C’est dans la chapelle ?

— Oui, Madame veut-elle que je la conduise ?

— Non, merci.

La femme à la lanterne scruta Durtal ; il aperçut, sous une capeline, des mèches grises tordues sur une figure en désordre et vieille ; mais elle ne lui laissa pas le temps de l’examiner car elle rentra près du mur dans un pavillon qui lui servait de loge.

Il suivit Hyacinthe qui traversait des allées obscures et sentant le buis, jusqu’au perron d’une bâtisse. Elle était comme chez elle, poussait les portes, faisait claquer ses talons sur les dalles.

— Prenez garde, fit-elle, après avoir franchi un vestibule, il y a trois marches.

Ils débouchèrent dans une cour, s’arrêtèrent devant une ancienne maison et elle sonna. Un petit homme parut, s’effaça, lui demanda de ses nouvelles, d’une voix affétée et chantante. Elle passa, en le saluant, et Durtal frôla une face faisandée, des yeux liquides et en gomme, des joues plâtrées de fard, des lèvres peintes et il pensa qu’il était tombé dans un repaire de sodomites.

— Vous ne m’aviez pas annoncé que je m’approcherais d’une telle compagnie, dit-il à Hyacinthe