Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/364

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bas encore, dans les officines des pythonisses, des voyantes et des sorciers, que trouve-t-on, sinon des agences de prostitution et de chantage ? Tous ces soi-disant débitants d’avenir sont fort malpropres ; c’est la seule chose dans l’occulte, dont on soit sûr !

Des Hermies interrompit par un coup de sonnette ces réflexions. Il venait annoncer à Durtal que Gévingey était de retour et qu’ils devaient dîner ensemble, le surlendemain, chez Carhaix.

— Sa bronchite est donc guérie ?

— Oui, complètement.

Préoccupé de l’idée de la Messe Noire, Durtal ne put se taire et il avoua que, le soir même, il devait y assister ; — et devant la mine stupéfaite de des Hermies, il ajouta qu’il avait promis le secret et qu’il ne pouvait, pour l’instant, lui en raconter davantage.

— Mâtin, tu as de la chance, toi, fit des Hermies. Est-ce indiscret de te demander le nom de l’abbé qui présidera à cet office ?

— Non, c’est le chanoine Docre.

— Ah ! — Et l’autre se tut ; il cherchait évidemment à deviner à l’aide de quelles manigances son ami avait pu joindre ce prêtre.

— Tu m’as autrefois narré, reprit Durtal, qu’au Moyen Âge, la Messe Noire se disait sur la croupe nue d’une femme, qu’au xviie siècle,