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Guillaume Brice « lequel était pauvre homme et allait à l’aumône ».

Perdu à Machecoul, le fils de Georget le Barbier « qu’on a vu, un certain jour cueillir des pommes derrière l’hôtel Rondeau et qui depuis n’a été vu ».

Perdu à Thonaye, l’enfant de Mathelin Thouars « qu’on entend se complaindre et esmoier et était ledit enfant de l’âge d’environ douze ans ».

À Machecoul encore, le jour de la Pentecôte, les époux Sergent laissent chez eux leur enfant âgé de huit ans, et, au retour des champs, « ils ne retrouvent plus ledit enfant de huit ans, dont moult se merveillèrent et furent dolents ».

À Chantelou, c’est Pierre Badieu, mercier en la paroisse, qui dit que, un an ou environ, il vit au pays de Rais, deux petits enfants de l’âge de neuf ans, qui étaient frères et enfants de Robin Pavot audit lieu. « Et oncques depuis ce temps ne les vit, ni ne sait ce qu’ils sont devenus ».

À Nantes, c’est Jeanne Darel qui dépose que « le jour de Saint Père, elle adira en la ville son sien fils nommé Olivier, étant en l’âge de sept et huit ans et depuis cette fête de saint père ne le vit ni ouït nouvelles ».

Et les pages de l’enquête continuent, s’accumulent, révèlent des centaines de noms, narrent la douleur des mères qui interrogent les passants sur les chemins, les hurlements des familles dans