Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/224

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de se cacher par à peu près la face ; moi, j’aurai soin, avant qu’elle ne se relève, de baisser la lampe.

Bien — je vais toujours préparer un coussin pour sa nuque ; il en chercha un, le glissa sous le fauteuil. — Si je défaisais maintenant mes bretelles, car elles prêtent souvent à de risibles retards. — Il les détacha, serra la boucle de son pantalon pour qu’il ne tombât point. Mais, il y a cette damnée question des jupes ! j’admire les romanciers qui font déflorer des vierges harnachées dans des robes, sanglées dans des corsets, et cela, naturellement, en un tour de baiser, en un clin d’œil, comme si c’était possible ! — Quel ennui tout de même que de se battre avec ces affutiaux, que d’errer dans les plis à empois du linge ! Je dois espérer pourtant que Mme  Chantelouve a prévu le cas et qu’elle évitera, autant que possible, dans son intérêt même, des difficultés ridicules !

Il consulta sa montre ; huit heures et demie. Il ne faut pas l’attendre, avant au moins une heure, se dit-il, car elle viendra ainsi que toutes les femmes, en retard. Que diable peut-elle bien raconter à ce pauvre Chantelouve, pour lui expliquer sa sortie, ce soir ?

Enfin, cela ne me regarde pas. — Hum ! cette bouillotte près du feu semble une invite à toilette ; mais non, le prétexte du thé à échauder conjure