Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/216

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

généralisées, ses résolutions musculaires, ses léthargies, enfin jusqu’au fameux arc de cercle.

Eh bien, qu’est-ce que cela démontre ? que ces démonomanes étaient hystéro-épileptiques ? Mais à coup sûr ; les observations du Dr Richet, fort savant en ces matières, sont concluantes ; mais en quoi cela infirme-t-il la Possession ? De ce fait que nombre de malades de la Salpêtrière ne sont pas possédées tout en étant hystériques, s’ensuit-il que d’autres femmes atteintes de la même maladie qu’elles, ne le soient pas ? Et puis, il faudrait démontrer aussi que toutes les démonopathes sont hystériques et cela est faux, car il est des femmes de sens rassis, de cervelle ferme, qui le sont, sans s’en douter d’ailleurs !

Et en admettant même que ce dernier point soit controuvé, il reste toujours à résoudre cette insoluble question : une femme est-elle possédée parce qu’elle est hystérique, ou est-elle hystérique parce qu’elle est possédée ? L’Église seule peut répondre, la science pas.

Non, quand on y réfléchit, l’aplomb des positivistes déconcerte ! Ils décrètent que le Satanisme n’existe point ; ils mettent tout sur le compte de la grande hystérie et ils ne savent même pas ce qu’est cet affreux mal et quelles en sont les causes ! Oui, sans doute, Charcot détermine très bien les phases de l’accès, note les attitudes illogiques et