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— Péladan, entre autres. Qui ne connaît ce mage de camelote, ce Bilboquet du Midi ! s’écria Durtal.

— Oh ! celui-là…

— En somme, voyez-vous, Messieurs, reprit Gévingey, tous ces gens sont incapables d’obtenir dans la pratique un effet quelconque ; le seul dans ce siècle qui, sans être alors un saint ou un diabolique, ait pénétré dans le mystère, c’est William Crookes.

Et comme Durtal paraissait douter de la vérité des apparitions affirmées par cet Anglais et déclarait qu’aucune théorie ne les pouvait expliquer, Gévingey pérora :

— Permettez, monsieur, nous avons le choix entre des doctrines diverses et, j’ose le dire, très nettes. — Ou bien l’apparition est formée par le fluide dégagé du médium en transe et combiné avec le fluide des personnes présentes ; — ou bien, il y a dans l’air des êtres immatériels, des élémentals comme on les nomme, qui se manifestent dans des conditions à peu près sues ; — ou bien encore, et c’est là la théorie spirite pure, ces phénomènes sont dus aux âmes évoquées des morts.

— Je le sais, dit Durtal, et cela me fait horreur. Je sais aussi qu’il y a le dogme Hindou des migrations d’âmes qui errent après la mort. Ces âmes désincarnées vagabondent jusqu’à ce qu’elles se