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les trois grandes sciences du Moyen Âge. Aujourd’hui on trouve des gens qui disent : Êtes-vous bien sûr que les astres aient une influence sur la destinée de l’homme ? — Mais, Messieurs, sans entrer ici dans des détails réservés aux adeptes, en quoi cette influence spirituelle est-elle plus étrange que l’influence corporelle que certaines planètes, telles que la lune, par exemple, exercent sur les organes de la femme et de l’homme ?

Vous qui êtes médecin, Monsieur Des Hermies, vous n’ignorez pas qu’à la Jamaïque, les Drs Gillespin et Jakson, que dans les Indes Orientales, le Dr Balfour ont constaté l’influence des constellations sur la santé humaine. À chaque changement de lune, le nombre des malades augmente : les accès aigus de fièvre concordent avec les phases de notre satellite. Enfin les lunatiques existent ; assurez-vous dans les campagnes à quelles époques les fous divaguent ! — Mais à quoi cela sert-il de vouloir convaincre les incrédules ? Ajouta-t-il, d’un air accablé, en contemplant ses bagues.

— Il me semble pourtant que l’Astrologie remonte sur l’eau, dit Durtal ; il y a maintenant deux astrologues qui tirent des horoscopes, près des annonces des remèdes secrets, aux quatrièmes pages des journaux.

— Quelle honte ! Ceux-là ne savent même pas le