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grand magistère est un ferment qui, jeté dans les métaux en fusion, produit une transformation moléculaire semblable à celles que les matières organiques subissent lorsque, à l’aide d’une levure elles fermentent.

Des Hermies, qui connaît ce monde-là, soutient que plus de quarante fourneaux alchimiques sont à présent allumés en France et que dans le Hanovre, dans la Bavière, les adeptes sont plus nombreux encore.

Ont-ils retrouvé l’incomparable secret des anciens âges ? — C’est, malgré certaines affirmations, peu probable, puisque personne ne fabrique par artifice ce métal dont les origines sont si bizarres, si douteuses qu’en un procès qui eut lieu, au mois de novembre 1886, à Paris, entre des bailleurs de fonds et M. Popp, le constructeur des horloges pneumatiques de la ville, des chimistes de l’École des Mines, des ingénieurs, déclarèrent à l’audience que l’on pouvait extraire l’or des pierres meulières ; si bien que les murs qui nous abritent seraient des placers et que des pépites se cacheraient dans les mansardes !

C’est égal, reprit-il, en souriant, ces sciences-là ne sont pas propices, car il songeait à un vieillard qui avait installé au cinquième étage d’une maison de la rue Saint-Jacques, un laboratoire d’alchimiste.

Cet homme, nommé Auguste Redoutez, travail-