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quelques jours nécessaires, le père sacristain et un novice, le frère Blanche. Cela fait trois. Je n’ai pas le quatrième indispensable pour composer le chœur ; les quelques-uns auxquels j’avais songé, ayant justement sollicité un congé, durant ce temps. Or, j’ai pensé que vous consentiriez à faire ce quatrième. Vous connaissez l’office aussi bien que nous, depuis deux ans que vous le pratiquez. Vous êtes oblat, Bénédictin comme nous, il n’y a donc point de difficultés.

— Cela dépend ; s’il ne s’agit que de réciter l’office, je puis, en effet, m’en tirer. S’il s’agit au contraire, de le chanter ou de servir la messe, j’en suis absolument incapable.

— Il ne s’agit de rien de cela ; les convers adjoints au père Paton serviront les messes et, en admettant même qu’ils doivent être tous retenus, en même temps, dans le vignoble, le frère Blanche que je délègue justement comme aide des deux pères s’en chargera. Quant au chant, il n’y en aura point, les deux pères étant totalement dénués de voix. On se bornera donc à psalmodier.

— Alors c’est convenu.

— Je vous remercie. L’existence, seul, ici, va devenir bien lourde pour vous, reprit l’abbé, après un silence. N’avez-vous pas l’intention d’évacuer, après notre départ, le Val des Saints ?

— Certes, je n’ai jamais été un fervent de la campagne et si j’y suis venu, c’est à cause de l’abbaye. L’abbaye disparue, rien ne m’intéresse ici. Après bien des réflexions, il me semble que le plus sage serait d’abandonner la province qui m’horripile, d’ailleurs, et de retourner à Paris. Je tâcherai de choisir un quartier tranquille,