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qualité de collectionneur, confiné en un nombre de matières fort restreint. Il s’arrêtait, en peinture, avant même les tableaux des primitifs, aux enluminures et, en histoire monastique, il n’appréciait que les monographies et les cartulaires.

Il en détenait des collections très complètes ; il possédait surtout d’admirables livres d’heures du quatorzième et du quinzième siècles que lui enviait l’abbaye à laquelle il avait promis d’ailleurs de les léguer. Il avait naguère dépensé d’imposantes sommes à ces achats ; mais des époques moins débonnaires étaient venues ; il avait dû aider à l’installation, pourvoir même, pendant les premières années, à la subsistance de ces moines qu’il avait demandés à Solesmes et il était à la fois furieux contre eux qui l’empêchaient de continuer des dépenses somptuaires et satisfait de les secourir.

Les jours de mauvaise humeur, il grommelait son habituelle plainte : qu’est-ce que je leur réclame, en échange des belles occasions que j’ai, à cause d’eux, ratées ? De devenir des saints et j’y suis de ma poche, car ces mâtins-là me leurrent ; et, soulagé par quelques grains de débinage, il était de nouveau prêt à leur rendre service.

En sus de sa passion pour les cartulaires et les miniatures, il était encore, en sa qualité de Bourguignon, féru d’un autre amour, celui d’une bonne cave et, mélancoliquement, à table, il se remémorait les années où il n’avait pu acquérir une petite provision de Beaune-Hospice, parce que ces sacrés Bénédictins l’avaient mis à sec.

Ces regrets enchantaient sa nièce à laquelle il reprochait sa gourmandise.