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— C’était sans doute plus honorifique que réel, remarqua M. Lampre.

— C’est possible ; mais il n’en demeure pas moins acquis que l’oblature fut assez bien fréquentée ; du coup, c’est clos, la séance est levée ; je réemballe mes notes.

— Eh bien, et sainte Françoise Romaine, notre patronne, que vous avez oubliée ?

— Tiens, c’est vrai ; elle fut une grande sainte et une admirable visionnaire ; mais son œuvre, rattachée à la branche des olivétains, est un peu spéciale et n’a plus qu’un rapport déjà lointain avec les oblats vivant autour et dans l’intérieur d’un cloître.

Ses oblates, à elle, furent de véritables religieuses, menant la vie conventuelle et formant un ordre à part voué au traitement des grabataires. Vous en connaissez les règles ; elles sont encore suivies par les moniales de la tour des miroirs qui se sont perpétuées à Rome, depuis sa mort.

Quatre Carêmes par an ; hors ce temps, trois jours de la semaine mais seulement au dîner, permission d’user d’aliments gras. Jeûne les vendredis et samedis ; six heures de sommeil en tout ; elles ne sont pas cloîtrées et peuvent sortir pour distribuer des secours aux nécessiteux et aux alités, mais c’est toujours en voiture fermée ; elles ont conservé le vêtement des veuves, tel qu’il était au temps de la sainte ; elles pratiquent l’office divin et travaillent en cellule.

Mais j’y pense ; pourquoi, amoureuse comme vous l’êtes de l’oblature, n’êtes-vous pas entrée dans ce couvent ou, si vous jugiez le climat de l’Italie hostile, ne vous êtes-vous pas établie religieuse en France, où une