des prisonnières, par exemple Agnès, l’impératrice d’Allemagne, au onzième siècle, qui fit oblation au monastère de Fructuaria ; elle y passait ses journées dans la prière, confectionnait des habits pour les pauvres, soignait les malades et les visitait fréquemment. Puisqu’elle quittait son couvent pour remplir ces œuvres de miséricorde, elle n’était pas recluse.
En général, les oblates, qui étaient souvent des mères ou des sœurs de religieux désirant vivre auprès de leur fils ou de leur frère, lavaient et reprisaient le linge de la communauté, brodaient des ornements sacerdotaux, fabriquaient des hosties et d’aucunes pansaient les infirmes des environs. Elles se couvraient d’habitude de la robe monacale et d’un voile noir.
Autre note, continua Durtal, et toujours extraite de Mabillon. À Fontenelle, lors de l’invention du corps de saint Vulfran, les Bénédictins confièrent la garde de ses reliques à une dame qui avait renoncé au monde et revêtu un habit religieux.
— Savez-vous que c’est flatteur pour nous de compter parmi nos ancêtres une impératrice d’Allemagne, dit en souriant, Mlle de Garembois.
— Oh ! elle n’a pas été la seule ; elle a eu pour frères oblats de nombreux monarques. Louis Le Débonnaire fut oblat de saint Denys ; le roi Lothaire, de saint Martin de Metz ; Garcias, roi d’Aragon, de saint Sauveur de Leire ; le roi des germains Conrad, de saint Gall ; Alphonse, souverain de Castille, de Sahagun ; le roi de France, Louis Le Jeune, du monastère du christ de Cantorbéry ; le roi Saint Henri, votre patron, de saint Vanne de Verdun…