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maigre psallette la puissante maîtrise de Saint-Sulpice, ce serait complet ! Se criait Durtal ; mais hélas ! Ici-bas, rien d’entier, rien de parfait n’existe !

Enfin, au point de vue de l’art, elle était encore la seule qui le ravissait, car Notre-Dame de Paris était trop grande et trop sillonnée par des touristes : puis les cérémonies s’y faisaient rares ; on y débitait juste le poids des prières exigées et la plupart des chapelles demeuraient closes ; enfin les voix de ses enfants étaient en coton à repriser ; à tous coups, elles cassaient, pendant que graillonnait l’âge avancé des basses. À Saint-Étienne du Mont, c’était pis encore ; la coque de l’église était charmante, mais la maîtrise était une succursale de la maison Sanfourche ; on se serait cru dans un chenil où grognait une meute variée de bêtes malades ; quant aux autres sanctuaires de la rive gauche, ils étaient nuls ; l’on y supprimait d’ailleurs autant que possible le plain-chant, et partout l’on y embrenait avec des fredons libertins la pauvreté des voix.

Et c’était cependant encore sur cette rive que les églises se respectaient le mieux, car le district religieux de Paris s’arrête à ce côté de la Seine, cesse après que l’on a franchi les ponts.

En somme, en se récapitulant, il pouvait croire que Saint-Séverin par ses effluves et l’art délicieux de sa vieille nef, que Saint-Sulpice par ses cérémonies et par ses chants l’avaient ramené vers l’art chrétien qui l’avait à son tour dirigé vers Dieu.

Puis, une fois aiguillé sur cette voie, il l’avait parcourue, était sorti de l’architecture et de la musique, avait erré sur les territoires mystiques des autres arts et