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ces passes bourgeoises de musique, dans ces retapes d’art !

— Ah ! se disait Durtal, si seulement ce maître de chapelle, qui est évidemment un excellent musicien, car enfin, lorsqu’il le faut, il sait faire exécuter, mieux que nulle part à Paris, le « De Profundis » en faux bourdon et le « Dies Irae », — si seulement cet homme faisait jouer, ainsi qu’à saint-Gervais, du Palestrina et du Vittoria, de l’Aichinger et de l’Allegri, de l’Orlando de Lassus et du De Près — mais non, il doit également abominer ces maîtres, les considérer comme des débris archaïques, bons à reléguer dans des combles !

Et Durtal continuait :

C’est tout de même incroyable, ce que l’on entend maintenant à Paris, dans les églises ! Sous couleur de ménager le gagne-pain des chantres, on supprime la moitié des strophes des cantiques et des hymnes et l’on y substitue, pour varier les plaisirs, les divagations ennuyées d’un orgue.

On y beugle le « Tantum ergo » sur l’air national autrichien, ou, ce qui est pis encore, on l’affuble de flons-flons d’opérettes ou de glous-glous de cantine. On divise même son texte en des couplets qu’on agrémente, ainsi qu’une chanson à boire, d’un petit refrain.

Et les autres proses ecclésiales sont traitées de même.

Et cependant la papauté a formellement défendu par plusieurs bulles de laisser souiller le sanctuaire par des fredons. Pour n’en citer qu’une, dans son extravagante « Docta Sanctorum », Jean XXII a expressément prohibé la musique et les voix profanes dans les temples. Il a en même temps interdit aux maîtrises d’altérer par des