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VI



Plusieurs mois s’écoulèrent ; Durtal continua son train-train d’idées libertines et d’idées pieuses. Sans force pour réagir, il se regardait couler. Ce n’est pas clair, tout cela, s’écria-t-il rageusement, un jour, où, moins apathique, il s’efforçait d’apurer ses comptes. — Voyons, Monsieur l’abbé, qu’est-ce que cela signifie ? chaque fois que mes hantises sensuelles fléchissent, mes obsessions religieuses se débilitent.

— Cela signifie, répondit le prêtre, que votre adversaire vous tend le plus sournois de ses pièges. Il cherche à vous persuader que vous n’arriverez à rien, tant que vous ne vous livrerez pas aux plus répugnantes des débauches. Il tâche de vous convaincre que c’est la satiété et le dégoût seuls de ces actes qui vous ramèneront à Dieu ; il vous incite à les commettre pour soi-disant hâter votre délivrance ; il vous induit au péché sous prétexte de vous en préserver. Ayez donc un peu d’énergie, méprisez ces sophismes et repoussez-le.

Il allait voir l’abbé Gévresin, chaque semaine. Il ai-