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Psalmiste : « Doce me facere voluntatem tuam, quia Deus meus es tu ».

Je vous le répète, je crois à la vertu préventive, à la puissance formelle des Sacrements. Je comprends très bien le système du père Milleriot qui forçait à communier des gens qu’il appréhendait de voir retomber dans leurs péchés, après. Pour toute pénitence, il les obligeait à recommunier encore et il finissait par les épurer avec les Saintes Espèces prises à de hautes doses. C’est une doctrine tout à la fois réaliste et surélevée…

Mais, rassurez-vous, reprit l’abbé, en regardant Durtal qui paraissait gêné, mon intention n’est pas d’expérimenter sur vous cette méthode ; au contraire, mon avis est que, dans l’état d’ignorance où nous sommes des volontés de Dieu, vous vous absteniez des Sacrements.

Car il faut que vous les désiriez, il faut que cela vienne de vous ou plutôt de Lui ; cette soif de la Pénitence, cette faim de l’Eucharistie, vous l’aurez, dans un temps plus ou moins rapproché, soyez-en sûr. Eh bien ! Quand, n’y tenant plus, vous réclamerez le pardon et supplierez qu’on vous laisse approcher de la Sainte Table, alors nous verrons, nous Lui demanderons de quelle manière il conviendra de s’y prendre pour vous sauver.

— Mais, il n’y a pas, je présume, plusieurs manières de se confesser et de communier…

— Evidemment, — aussi n’est-ce point cela que je veux dire ; non… mais…

Et le prêtre hésita, chercha ses mots.

— Il est bien certain, reprit-il, que l’art a été le principal véhicule dont le Sauveur s’est servi pour vous faire absorber la Foi. Il vous a pris par votre côté faible… ou