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l’on mène dans ce monastère sont authentiques ; les portraits des moines que j’ai peints sont réels. Je me suis simplement borné, par convenance, à changer les noms.

J’ajoute encore que l’historique de Notre−Dame−de−l’Âtre, qui figure à la page 321 de cet ouvrage, s’applique de tous points à Igny. (P. 223, t. II présent ouvrage.)

C’est elle, en effet, qui, après avoir été fondée en 1127 par saint Bernard, eut à sa tête de véritables saints, tels que les Bienheureux Humbert, Guerric dont les reliques sont conservées dans une châsse sous le maître−autel, l’extraordinaire Monoculus que vénérait Louis VII.

Elle a langui, comme toutes ses sœurs, sous le régime de la Commende ; elle est morte pendant la Révolution, est ressuscitée en 1875. Par les soins du Cardinal−Archevêque de Reims, une petite colonie de Cisterciens vint, à cet époque, de Sainte−Marie−du−Désert, pour repeupler l’antique abbaye de saint Bernard et renouer les liens de prières rompus par la tourmente.

Quant au frère Siméon, j’ai pris de lui un portrait net et brut, sans enjolivements, une photographie sans retouches. Je ne l’ai nullement exhaussé, nullement agrandi, ainsi qu’on semble l’insinuer, dans l’intérêt d’une cause. Je l’ai peint d’après la méthode naturaliste, tel qu’il est, ce bon saint !

Et je songe à ce doux, à ce pieux homme que je revis,